Plume de sang
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Plume de sang

Confrérie des plumes de sang
 
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 Assoiffé

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Plume




Nombre de messages : 121
Date d'inscription : 07/03/2006

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MessageSujet: Assoiffé   Assoiffé Icon_minitimeLun 27 Mar à 14:49

Il travaillait tard cette nuit-là. Toute la nuit en fait. Une livraison importante de viande devait s’effectuer on ne sait trop quand, ni comment, ni pourquoi en fait. Mais elle serait livrée, avec une prime. L’important, c’était la prime.

Il travaillait seul cette nuit-là. Seul avec sa conscience, seul avec sa victime. On dira ce qu’on voudra des programmes de réinsertion, il leurs était reconnaissant. ‘‘Un professeur ne peut avoir de relation avec une de ses élèves’’ lui avait dit le juge. Ce n’était pas la sienne : elle avait 14 ans, il enseignant à des vieux de 17. Ce n’était pas sa faute, il aimait le sang né d’obscénité. C’est avec un tube de colle qu’il lui avait rompu l’hymen. C’est dans une tasse qu’il avait recueilli son sang et que, sous une trame de pleur, l’avait englouti tel un vampire. Lui seul sait ce qu’il fit par la suite. La fille était demeurée muette : elle avait la langue agrafée au palais et la jugulaire perforée par une canine. Aucune trace de sang sur le lieu du crime. Le monstre s’était délecté. Il en eu pour 5 ans de prison ferme.


Je le pris sous mon aile en sortant.

Le camion arriva à l’heure. Son conducteur klaxonna une fois et l’être sorti de son antre. Quelques minutes plus tard, il ouvrit sa remorque et désigne l’unique fardeau du supplicié. Un petit colis d’à peine une dizaine de kilos. Ils perdirent quelques minutes à se raconter des blagues grivoises puis le camionneur reprit la route et Dracula retourna au Poste.

Le Poste, c’Est le nom de la boucherie nommée ainsi car le bâtiment était un poste de police. Les cellules, à présent, sont devenus les bureaux du personnel et la salle d’interrogatoire fut transformée en congélateur. Le propriétaire eu la géniale idée de conserver le miroir sans teint pour épier ses employés. C’était moins coûteux, mais tout aussi efficace qu’une caméra.

Il y avait déjà séjourné dans le temps ce violeur.

En entrant, il mit le pied dans son seau de nettoyant et trébucha. Le colis atterri sur le sol dans un grand bruit. C’était douloureux. À quoi avait-il pensé ? Utiliser une si grande quantité de décapant et si peu d’eau. À présent, son mollet le brûlait. Au moindre soubresaut, il l’élançait et se retrouvait cloué au sol. Il se mit à le frotter, puis à le gratter. Il gratta jusqu’à ce que les interstices entre les ongles et les doits soient remplis de sang et de chair. Le sang… c’était pour s’y familiarisé qu’il travaillait ici. Mais le sang humain et le sang bovin on un je-ne-sais-quoi de différent. Résistant à l’envie d’en imprégner ses lèvres, il boita jusqu’à la salle de bains où il lava sa plaie et l’enroba de papier brun pour contenir la faible hémorragie.

L’idée de quitter les lieux était bien présente, mais la prime supplantait tous les autres désirs. Il reprit le paquet et continua son calvaire. Il arriva finalement au congélateur et, de l’enfer, se retrouva aux confins du cercle polaire.

L’éclairage pris son temps. Il arrivait déjà au centre du compartiment avant que la lumière, auparavant timide, se décide à envahir toute la pièce.

La viande reluisant sous une fine couche de gel. Il était au paradis dans cet enfer glacial. Il caressait lentement le porc, s’attardant sur la cuisse et la fesse. Il titilla longuement les côtes, s’amusant à les compter. Soudainement, il s’arrêta. Peut-être avait-il atteint l’orgasme ? Peut-être le son du verrou lui avait fait peur? C’était un peu des deux. Il était pris au piège avec du sperme plein le pantalon. Il regarda sa montre : 3h47. Pas de quoi s’en faire, dans un peu plus de deux heures il serait libre. Il retira son pantalon, son caleçon et s’essuya sur une longe de bœuf. Quel plaisir que ce contact charnel! Il se frotta, frotta encore et toujours jusqu’à en exploser une seconde fois. Incontrôlable, il donnait de grands coups de pied au sol… jusqu’à ce que son talon rencontre un lieu plutôt glissant qui le fit s’allonger brusquement au sol. Le choc fut rude. Le cri comme le crac rebondirent maintes fois avant de s’estomper. Sa cheville épousait une position différente que voilà à peine une minute. Par instinct, il se mit à la masser. Ces allers-retours ne firent qu’empirer la situation ; le pansement de fortune glissa en découvrant une blessure purulente qui dégageait une odeur peu invitante. La voir eu l’effet d’une seconde brûlure. Les picotements reprirent de plus belle déclanchant une crise de grattement. Par pincée, la chair noircie incrusta ses ongles et il en fut ainsi une bonne quinzaine de seconde avant qu’il ne perdit connaissance.

Il rouvrit les yeux. La situation était telle qu’il s’en rappelait. Prisonnier d’un congélateur, une jambe souffrante, le bas de son corps était gelé et bougeait avec grand peine, sa montre indiquait 3h47. Elle s’était arrêtée la salope et il n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Il regarda autour de lui. La vitre sans teint ne pouvait lui être d’aucun secours à moins que quelqu’un ne passe devant et le remarque. Il aurait pu la casser s’il en avait eu la force. Il essaya pourtant. Se traînant jusqu’à son bord il saisit son couteau et percuta la vitre de minables coups. Il ne fit que dépenser une bonne partie de ses maigres forces. Tout cela à cause d’un foutu colis. Que pouvait-il détenir de si précieux qui vaille autant de douleur ?

Il l’ouvrit

C’était une bassine d’acier pouvant contenir facilement un enfant. À l’intérieur de celle-ci se trouvait des photos. Une échographie, puis un bébé, puis une enfant à divers moments futiles de sa vie. Au parc, à la plage, devant un arbre, sur un rocher… des dizaines de figures heureuses se dessinaient. Puis la petite fille devenait préadolescente, puis adolescente, puis morte. L’avant dernière photo montrait une fille pâle, vidée de son sang. Sa conquête d’une récréation. Quel était le but de cette mauvaise blague ? Il le sut en regardant la dernière image. Un père et sa fille… un père et sa victime… son patron et sa victime ! À l’endos était écrit : Rends-moi ce que tu lui as pris.

Les lumières s’éteignirent et derrière la vitre se tenait le boucher qui, les bras croisés, le découpait du regard. L’air se refroidi considérablement. Étais-ce une impression ? Il lui fallait se réchauffer. Le sang le sauverait. Le sang est ce qui réchaufferait son corps. Il tendit son poignet sous la bassine et s’entailla profondément.

Par un flot continu, il rendait ce qu’il avait pris. Satisfait, je le regardais essayer de s’abreuver de son liquide vital, mais sa main ne toucha que le néant où il sombra en quelques instants. Patience, il me faut attendre avant de savourer ma victoire. La vengeance est un plat qui se mange froid.
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