La mort d'un ange
Je suis une plume, une âme poétique
J’arpente, du désert aux plus froides criques,
La solitude d’une tristesse jadis inconnue;
J’erre le cœur lourd à la cime des nues.
Pour voir le monde sous sa triste face.
Applaudir la joie que les visages effacent.
Lorsque la lune se couche et ne revient
Que pour hanter et haïr les êtres de bien.
Je suis un artiste, gracieux rimailleur.
Je découvre les cachots; les meilleurs.
Ceux d’où la peste jaillit en poussant des cris.
J’enquête les tollés qu’on m’a prescrits.
Pour calmer mon ardeur, clamer vengeance.
Maudire le jour où cette engeance
Fit de moi le fruit du plaisir,
Son esclave, l’être à médire.
Je suis ce que vous fîtes de moi : chimère.
Je déblatère mes plus secrètes misères.
Pleurez à présent, il n’en est guère plus valeureux
Que celui qui repend la souffrance du miséreux.
En souvenir de la vie qui me quitte
Sous le couvert des amitiés déconfites.
Pesant le calvaire, me laissant emporter
Des nuages endormis par la houle acharnée.