La traîtrise de l’eau
Mon frère, regarde comme la mer est belle ce soir; la lune est pleine, le ciel est clair. Des milliers de lumières vivent pour notre chance. Embarque avec moi, ce soir, nous traverserons la grande mer pour se rendre sur la terre d’or.
Pieds nus dans le sable de la côte qui nous fait sa romance; elle sait qu’à l’aube, nos voiles se mêleront au vent et nous seront, aussi rapide que les vagues qui nous percutent. Vivres suffisantes, hommes bien payés, en quête de la terre qui nous fera riche; délivrant la marchandise à son port.
Tant de soleils nous ont éclairés, tant de pluies nous ont mouillés. Le confort d’une maison et la chaleur de nos femmes nous caressent l’esprit en douce nostalgie et dans le silence de notre désespoir. L’arrivée se fait désirée, nos discours se font plus court. Aventuriers ici présent, votre ciel est gagné 100 fois. Enviez-vous de la richesse dont vous disposerez.
L’épuisement complet, nous avions tous en nous l’idée de revenir au bercail si précieux qui vos 100 fois le ciel gagné et la fortune des mal-aimés. Hommes pauvres, hommes d’ambitions, hommes de dangers; deviendrons-nous ce que nous avons toujours craint. Point de pensé, point de parole ne surgirent lorsque ce navire fût aperçu. Un calme froid dans la canicule qui berce le monde. 100 hommes affamés dans un navire à la déroute, sans port, sans allégeance.
Ne s’est-il écoulé que quelques heures, vécus en secondes pour que l’ont se voient plongé dans cette mer sanglante. Comme tant d’hommes qui partagent mon sort, constate mon frère que j’avais la raison à mes lèvres et regarde comme la mer est belle.
Walz, nom de code!